Dyspraxie

Dans ce cours, il nous est demandé pour l’évaluation de réaliser un résumé d’une ressource, d’expliquer pourquoi on a choisi cette ressource et en quoi elle peut nous aider dans notre pratique future. Il nous a également été demandé de réaliser un PIA d’une étude de cas. Celui-ci à été réalisé en collaboration avec Paulin Ligot

Vous trouverez ci-joint le lien du travail PIA et de l’article choisi

L’article choisi est « La dyspraxie aujourd’hui » de Michèle Mazeau.

Résumé de l’article :

Cet article aborde différents points concernant la dyspraxie :

  • La diagnostic d’une dyspraxie
  • Actualité dans la réeducation d’une dyspraxie

Au niveau du diagnostic, sont abordés plus précisément la terminologie et l’hétérogénéité du tableau clinique.

  1. Diagnostic
    1. 1 Terminologie

La terminologie utilisée pour désigner ce trouble est multiple. Que ce soit dans la CIM où ils utilisent le terme de « troubles spécifiques du développement moteur » ou encore les cliniciens qui utilisent soit le terme de dyspraxie, soit le terme de « trouble d’acquisition de la coordination » (TAC). Ces deux termes sont également utilisés en tant que synonymes ou en tant que hyperonymes (la dyspraxie étant un sous-type des TAC). Pour d’autres encore, ces deux termes sont de nature différentes.

L’utilisation du préfixe dys- fait référence à un trouble spécifique du développement au niveau cognitif et non neuro-moteur. Ces derniers sont d’ailleurs exclus de la définition de la dyspraxie.

Selon le DSM -IV, le TAC correspond à « un trouble développemental caractérisé par une performance motrice médiocre dans les activités de la vie quotidienne qui ne correspond ni à l’âge ni au niveau d’intelligence de l’enfant et qui n’est pas imputable à une maladie ou un accident ». Cette définition cible la facette neurodéveloppemental et omet les aspects cognitifs ce qui n’est pas le cas selon l’auteur lors de l’utilisation du terme dyspraxie. Celui-ci réfère à un trouble de la cognition motrice.

Tout geste possède un versant cognitif et un versant moteur. La phase de préparation du geste fait par exemple partie de la cognition motrice. Cette phase peut être divisée en intention de geste (intègre connaissances culturelles et sémantiques), en planification (organisation temporelle de différentes séquences) et sa programmation au niveau moteur (intègre aspects visuo-spatiaux, culturels et sémantiques du geste).

La phase motrice qui s’ensuit réalisera des régulations rétro-actives (feedback sensoriel).

Trois argumentations importantes plaident pour cette appartenance aux troubles cognitifs :

  • La présence de troubles neurovisuels, fréquemment associés aux troubles du geste

Une étude démontre que les mouvements oculaires des personnes ayant un TAC sont moins précis et que cela à une corrélation directe avec le trouble (au plus l’imprécision est présente au plus le TAC est important).

  • La fréquence des troubles des traitements spatiaux

Les troubles du traitement visuo-spatial en lien avec le TAC sont également attestés par des études. Ceux-ci ont des répercussions importantes au niveau des apprentissages scolaires.

Les deux arguments mentionnés ci-dessus peuvent être des signes d’anomalies pariétales postérieures. En effet, la région pariétale postérieure est l’endroit où convergent les réseaux anterieurs, frontaux-pariétaux et les réseaux postérieurs (voies visuo-motrices). Leur rôle dans la cognition motrice (en particulier la programmation motrice) est un fait depuis longtemps établi. La programmation des saccades oculaires et l’orientation de l’attention visuo-spatiale sont tous deux repris par ces réseaux. L’attention et la préparation motrice sont liées. Lors d’une étude avec des personnes atteintes d’un TAC, une sous-activation pariétale postérieure gauche et dans le gyrus central postérieur gauche a été observée. La production des sacades oculaires implique le champ oculaire frontal (FEF). Celui-ci est impliqué dans les mouvements des yeux et intègre les données spatiales dans la programmation du geste.

File:Temporoparietal junction diagram.jpg - Wikimedia Commons

Sillon postcentral — Wikipédia

En effet, le sillon intrapariétal, comprend de nombreuses aires qui ont toutes en commun leur relation avec le mouvement propre du sujet et leur sensibilité aux aspects visuo-spatiaux de la tâche.

Des liens étroits avec certaines parties du cortex pré-frontal.

  • La présence de deux modalités développementales différentes

Comme dans tous les aspects de la cognition, il existe deux grandes modalités de développement du geste :

-> Acquisitions spontanées et systématiques

Chacun d’entre nous a une boîte à outils préprogrammée composée de compétences précoces. Celle-ci est universelle et suit une chronologie fixe qui permet un suivi du développement neuro-moteur de l’enfant.

-> Acquisitions qui nécessitent un enseignement

Ces acquisitions doivent être enseignées par une personne experte car sinon elles ne se manifestent pas. Elles reposent sur la plasticité cérébrale, présente d’avantage lorsqu’on est enfant. Une réorganisation neuronale a lieu suite à celles-ci. Cette réorganisation à pour but d’aboutir à une automatisation du geste.

Un parallèle peut être réalisé avec l’acquisition du langage oral (majoritairement implicite et programmé génétiquement) et en langage écrit (se base d’avantage sur un apprentissage explicite long et laborieux).

Au niveau clinique, une distinction peut être réalisée entre retard psychomoteur (jeune présente une atteinte gestuelle précoce) et des difficultés au niveau de l’apprentissage et de l’automatisation des gestes. C’est dans cette dernière population qu’on retrouve l’association trouble du geste et trouble des traitements spatiaux. Le pronostic entre les deux troubles ne sont pas les mêmes.

A la lumière de ces informations 3 grands troubles développementaux se distinguent :

  • Troubles de l’acquisition de la coordination (TAC) / trouble du développement moteur
  • Dyspraxie (Trouble de la cognition motrice)
  • Mixte des deux pathologies

1.2 Les autres sources de l’hétérogénéité des dyspraxies

Certains gestes réalisés par les dyspraxiques sont mieux réalisés que d’autres. Trois explications différentes peuvent rendre compte de cela :

  • Sur le plan neurobiologique

Etant donné le nombre de réseaux impliqués dans la réalisation d’un geste, il n’est pas difficile d’imaginer que des dysfonctionnement plus ou moins sévères puissent co-exister avec des sous-systèmes plus ou moins préservés.

  • Différentes fonctions cognitives recrutées selon le geste

Tous les gestes ne requierent pas les mêmes fonctions cognitives. Certains requièrent une plannification temporelle, une programmation visuo-spatiale (activités constructives), une connaissance du schéma corporel (habillage) ou encore des connaissances sémantiques sur l’objet (ex. : utilisation d’outils).

Lors d’une étude, deux types de population sont observés. Ceux qui ne savent pas reconnaître ni produire le bon geste (Troubles conceptuel) et ceux qui ont accès aux connaissances sémantiques de l’objet mais qui n’arrivent tout de même pas à le réaliser (trouble de la programmation). Cette dernière est la plus fréquente chez les dyspraxiques.

D’autres gestes n’ont aucune signification (ex. : reproduction de configurations manuelles).

  • Une réussite dépendante de l’input (consigne) et/ou du contexte

En fonction de la manière dont est donnée la consigne (sur imitation ou sur consigne orale/écrite) différents sous-systèmes sont mis en jeu. Un même geste peut être réalisé de façon plus ou moins correcte ou incorrecte en fonction de celle-ci, cela peut permettre de comprendre quels sous-systèmes font défaut Une consigne donnée à l’oral implique la connaissance du geste et une représentation mentale de celui-ci tandis qu’une consigne basée sur l’imitation sollicite les voies d’analyses visuo-spatiales.

Certains gestes vont également être réalisés correctement de façon isolée et échouer en situation écologique. Une contrainte temporelle et la double-tâche expliquent cette différence.

A la suite de ces informations, on observe l’importance de décrire les troubles présentés spécifiquement chez chaque enfant. Cela a également de l’importance pour pouvoir créer un projet thérapeutique adapté à l’enfant Un exemple de grille d’observation est donné.

2. Rééducation

2.1 Les méthodes classiques

Des études ont démontré l’inefficacité des méthodes classiques qui consistent à restaurer/ entrainer les fonctions sensorielles, spatiales, motrices, du schéma corporel etc. Malheureusement celles-ci sont encore bien souvent utilisées.

2.2 Méthodes écologiques et cognitives

L’approche écologique consiste en des séances courtes mais fréquentes. Une tâche précise lui est donnée avec différentes contraintes et dans différents contextes et celle-ci est réalisée le plus souvent possible dans une situation écologique. Une analyse de la tâche et un guidage verbal peuvent être ajoutés. Lors d’une étude, deux tiers des participants ont montré une amélioration mais celle-ci n’est pas observée par l’environnement. Un questionnement au niveau de la fonctionnalité de la méthode peut alors être réalisé.

L’approche cognitive consiste en des stratégies d’auto-guidage verbal et de la méthode « Cognitive Orientation to daily Occupational therapy (CO-OP). L’acquisition de la tâche va suivre un déroulement de type « résolution de problème ». Un objectif sera déterminé, les différentes étapes pour y arriver et les stratégies utilisées sont verbalisées et une mise au point est réalisée à la fin de l’exercice. Cette façon de procéder donne lieu à des améliorations importantes de longue durée.

Cette dernière approche est un argument supplémentaire en faveur de la conception cognitive du trouble du geste.

2.3 Impact de la double tâche

La non-automatisation des gestes implique une double-tâche quasi permanente. Celle-ci a pour conséquences :

  • Une fatigue importante
  • Un épuisement rapide des ressources attentionnelles
  • Un échec scolaire cumulatif

La manière la plus efficace de travailler avec des dyspraxiques sera par conséquent non pas de réeduquer leur déficience gestuelle mais de compenser pour limiter l’impact du handicap.

Un guidage gestuel par des stratégies verbales peut être réalisé pour quelques gestes importants mais ceci est coûteux au niveau attentionnel.

3. Conclusion

Les hypothèses en lien avec les mécanismes neurobiologiques sont les suivantes :

  • Les neurones-miroirs

Un système a été découvert dans le circuit fronto-pariétal nommé le système des neurones miroirs. Ce système est impliqué lors de l’imitation et d’autres fonctions motrices. Un dysfonctionnement à ce niveau pourrait par conséquent être à l’origine d’une dyspraxie.

  • Une possible défaillance de la mémoire procédurale
  • Les fonctions cérébelleuses

Celles-ci sont impliquées dans l’automatisation des apprentissages

  • Des difficultés de coordination temporelle/ synchronisation
  • Des anomalies dans le traitement visuel
  • Un déficit de modalisation interne

Selon Wilson (2005), les personnes dyspraxiques auraient des difficultés à se représenter mentalement les actes moteurs, par exemples les paramètres spatio-temporels nécessaires pour réaliser un geste.

Pour mieux comprendre la dyspraxie, beaucoup est attendu de l’étude du lobe pariétale et plus particulièrement le sillon intra-pariétal postérieur. En effet, celui-ci participe à l’apprentissage des gestes, à leur automatisation, à la mise en mémoire procédurale et à la coordination des liens geste/espace.

En attendant, décrire le plus précisément possible le trouble est la seule façon de s’y retrouver malgré le manque de cadre théorique.

Au niveau de la prise en charge des personnes dyspraxiques, un consensus parmi les auteurs existe. Celui-ci doit reprendre la rééducation d’une ou deux tâches précises par la méthode cognitivo-verbale et la préservation de la scolarité.

Commentaire personnel :

J’ai choisi cette article pour avoir une meilleure compréhension de la terminologie utilisée, des origines de la dyspraxie mais également pour avoir une compréhension plus approfondie de la prise en charge la plus efficace possible. Il parcourt l’ensemble du trouble en une dizaine de pages.

Une autre raison du choix de cet article, est qu’il a été validé scientifiquement et a été écrit par Michèle Mazeau, une auteure reconnue dans les troubles du développement cognitif.

Au niveau de ma pratique future, une meilleure compréhension du trouble permettra une meilleure prise en charge. Un exemple, est l’importance de décrire précisément les difficultés observées selon certains critères en vue d’une possibilité d’aide au diagnostic pour les thérapeutes compétents et pour pouvoir par après mettre en place une prise en charge la plus adaptée possible.

Une meilleure compréhension de la terminologie utilisée permettra également de ne pas réaliser d’erreurs au niveau de l’utilisation des différents termes.

Bibliographie :

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